n° 998-999 – Jacques Dupin – juin / juillet 2012

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Né en 1927, Jacques Dupin est l’auteur d’une œuvre qui se détache au premier plan de la poésie contemporaine. Pour sa génération, dont les débuts ont coïncidé avec les lendemains de la Libération, les images de la guerre avaient laissé des marques ineffaçables : parmi les débris et les éclats d’un monde qui n’avait plus de centre, la langue semblait elle aussi pulvérisée, violemment. Des poètes s’écartèrent alors de la toute-puissance accordée à l’imaginaire. Ils se tinrent en retrait des grands élans avec leurs risques d’idéalisme. Une soif de réalités, à toucher, à nommer, animait la plupart. Les uns voulaient « baisser le ton », partir du plus bas pour ramener la poésie vers un réel plus concrètement palpable, d’autres décapaient la langue pour « griffer la réalité ». Les mots inaltérés de Jacques Dupin partent d’une exigence irréductible de mise à nu de la langue et de soi, à force de brisures et de meurtrissures. Car l’intégrité commande de « se jeter contre » le mur du dehors, l’opacité du dedans, en se connaissant vulnérable, et déchiré. Pour Dupin, chez qui la langue est éprouvée comme un mouvement perpétuel, la force critique de la poésie est de briser le masque d’une immobilité illusoire du présent pour rendre les choses à leur devenir. La poésie, dit Dupin, c’est une recherche « de l’être dans le monde et de l’autre dans la langue ».
— On en parle ici —

S o m m a i r e – P r é f a c e

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