n° 1020 – Julio Cortázar – Antonio Gamoneda – avril 2014
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Julio Cortázar (1914-1984) respirait l’humour, la folie, le bonheur de vivre. Cet écrivain argentin qui vécut longtemps en France se voulait « amoureux de l’ordre cosmique mais jamais de l’ordre nouveau ou d’un slogan qui fait marquer le pas à six ou sept cent millions d’hommes en une parodie d’ordre ». Il disait aussi : « Le monde est une nébuleuse de parcelles dynamiques où les leviers de la vie et de l’action sont l’imagination et le rêve. » Dans la littérature hispano-américaine de la seconde moitié du XXe siècle, écrivait Octavio Paz, « la figure de Cortázar est centrale. Il a été un des rénovateurs de la prose en espagnol, à laquelle il a conféré légèreté, grâce, ductilité et aussi une certaine audace. Prose faite d’air, sans poids ni corps mais soufflant avec fougue et faisant surgir dans notre esprit des nuées d’images et de visions. » Cortázar a introduit dans la narration et privilégié sur le plan moral la notion de jeu. Un jeu qui n’exclut pas l’engagement mais le remet perpétuellement en question. Il a porté à un point d’intensité et de perfection rare ce qu’il a lui-même appelé le « Réalisme magique », récusant le terme de fantastique car son fantastique à lui n’a besoin d’aucune mise en scène ou état d’exception, il sourd de la réalité la plus quotidienne.
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