n° 1046-1047-1048 – Jean-Christophe Bailly – juin / août 2016
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Bâtie avec constance et discrétion depuis une quarantaine d’années, l’œuvre de Jean-Christophe Bailly est de celles qui ouvrent des horizons nouveaux pour l’expérience et la pensée. Tout entière placée sous le signe d’un élargissement de la littérature, sa dynamique est celle des déplacements, des traversées, des dégagements. Rien n’est plus étranger au génie propre à cet écrivain que les frontières des genres et le cloisonnement des disciplines. À travers le poème, le théâtre, l’essai, la philosophie, l’histoire, la prose narrative qui ne s’aventure jamais qu’à la lisière du roman, Jean-Christophe Bailly n’a de cesse de tracer et de croiser des voies, d’arpenter le monde et le temps, de capter les signes du présent et les latences du passé. Son cheminement au long cours est animé comme par la joie d’un perpétuel départ en repérage. Son écriture est infiniment ductile et le bonheur qu’elle dispense tient pour beaucoup à son agilité dans l’art d’établir des connexions. Ouvrir et relier, faire de ce geste la condition d’une possible innovation, d’un pas en avant ou d’un nouveau coup d’aile, telle semble être la vocation première de la littérature selon Jean-Christophe Bailly. La lumière de sa prose est celle d’une juste et délicate attention portée aux êtres, aux œuvres et aux lieux tout autant qu’aux animaux qui font « rayonner l’existence hors des rets du langage ». On ne saurait oublier que cet écrivain excelle aussi à se faire « le porte-voix de l’insistance muette des choses ». Une exigence têtue envers la pensée et la littérature se fait constamment jour dans son œuvre vaste et diverse, marquée dès le départ par un « désir du poème » qui n’a cessé de l’irriguer.
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