n° 930 – Jean-Jacques Rousseau – octobre 2006
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« Avec Voltaire, c’est le monde ancien qui finit, avec Rousseau c’est un monde nouveau qui commence », disait Goethe. Dans la société comme dans la république des lettres, son œuvre n’a cessé de trouver d’un côté des amis chaleureux, et de l’autre de virulents détracteurs. Parmi le premier groupe, on se souvient que Hölderlin lui consacra une ode, qu’André Breton estimait que c’est « sur cette branche — pour moi la première jetée à hauteur d’homme — que la poésie a pu fleurir », et que Jacques Derrida notait : « Point d’archive vraie de l’homme dans sa vérité avant les Confessions. » Mais la cohorte des ennemis de Rousseau n’est pas moins fournie et n’a jamais tari, ni de son vivant ni après sa mort. Qu’il suffise de citer Flaubert l’accusant d’être le « générateur de la démocratie envieuse et tyrannique », ou Nietzsche le qualifiant d’« avorton campé au seuil des temps nouveaux ». Peu d’écrivains et de penseurs auront déchaîné autour de leur nom et de leur œuvre tant de passions contraires. Elles ne sont pas éteintes. Et il se pourrait que cette ligne de partage ait à voir avec une question que Pierre Bergounioux nous invite ici même à nous poser : la passion qui a mû Rousseau, sa vie durant, envers et contre tout, a-t-elle ou non son siège dans le fond de nos cœurs ? En explorant à nouveaux frais divers aspects de son œuvre, ce numéro accroît, dans l’ordre de la sensibilité comme dans celui de la pensée, le plaisir et l’intérêt que l’on peut trouver à lire et relire Rousseau.
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