n° 900 – Le romantisme révolutionnaire – avril 2004

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Le romantisme est généralement présenté comme un mouvement littéraire et artistique du début du XIXe siècle. Mais il pourrait bien s’agir d’un phénomène beaucoup plus étendu et profond. À travers des lectures de Schiller, Hölderlin, Friedrich Schlegel, William Blake, Shelley, Michelet, Charles Fourier, Karl Marx, William Morris, Ernst Bloch, etc., le romantisme est envisagé ici comme une vision du monde qui traverse tous les domaines de la culture, une protestation culturelle contre la civilisation capitaliste moderne au nom de certaines valeurs du passé. Ce que le romantisme refuse dans la société industrielle / bourgeoise moderne, c’est avant tout le désenchantement du monde, c’est le déclin ou la disparition de la religion, de la magie, de la poésie, du mythe, c’est l’avènement d’un monde entièrement prosaïque, utilitariste, marchand. Le romantisme proteste contre la mécanisation, la rationalisation abstraite, la réification, la dissolution des liens communautaires et la quantification des rapports sociaux. Cette critique se fait au nom de valeurs sociales, morales ou culturelles prémodernes et constitue, à de multiples égards, une tentative désespérée de réenchantement du monde. Si le romantisme s’affirme comme une forme de sensibilité profondément empreinte de nostalgie, ce n’est pas pour autant qu’il refuse de penser ce qui fait le propre de la modernité : d’une certaine façon on peut même le considérer comme une forme d’autocritique culturelle de la modernité.

S O M M A I R E – P R É F A C E

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