n° 1094-1095-1096 – Mohammed Dib – Jean Sénac – juin/juil./août 2020
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Un siècle après la naissance de son auteur, l’œuvre de Mohammed Dib (1920-2003) ne cesse de nous surprendre et de nous émerveiller. Celui qui, pendant la guerre d’indépendance, se fit le chantre, dans sa trilogie romanesque (La Grande Maison, L’Incendie et Le Métier à tisser) d’une Algérie profonde, miséreuse et souffrante, fut aussi de ceux qui donnèrent à la littérature algérienne cette dimension universelle qui la caractérisa très tôt. Romancier, conteur, auteur dramatique, mais aussi poète avant tout et toujours, les études, témoignages et textes inédits réunis dans le présent dossier tracent le portrait d’un écrivain dont l’élévation d’esprit n’a d’égale que l’inventivité verbale.
Poète algérien « de graphie française », selon son expression, Jean Sénac (1926-1973) fit une entrée fracassante en poésie, au milieu des années 1950, sous le double patronage d’Albert Camus et de René Char. Des nuits de son exil parisien à celles de sa « cave-vigie » de la rue Élisée-Reclus, à Alger, où il vécut et fut assassiné, Sénac aura traversé sa trop brève existence comme le veilleur d’Eschyle, les yeux fixés vers l’horizon, guettant une aurore qui tardait à poindre. C’est pourtant une poésie généreuse et solaire que celle de Sénac, une poésie de « l’atelier immense du soleil », comme l’écrivait René Char.
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