Hommage à Roger Bordier

Romancier, critique d’art, membre du Comité de rédaction d’Europe, Roger Bordier nous a quittés en juin dernier à l’âge de 92 ans. Originaire du Val-de-Loire, il fut en 1953-1954 un collaborateur régulier de la revue Art d’aujourd’hui qui s’attacha à promouvoir l’abstraction géométrique et la synthèse des arts tout en manifestant le souci de rendre la novation artistique accessible au plus grand nombre.

Roger Bordier a été professeur à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs où il a enseigné l’histoire de l’art moderne et la sociologie de l’esthétique contemporaine. Après avoir publié des recueils de poèmes chez Seghers, il se consacra principalement, en tant qu’écrivain, à son œuvre romanesque et à des essais. Son roman Les Blés fut couronné par le prix Renaudot en 1961. Passionné par l’histoire du mouvement ouvrier et par l’histoire de la condition féminine, Roger Bordier s’est montré attentif à cette thématique aussi bien dans ses romans que dans des ouvrages tels que Les Fusils du premier mai ou Séverine, consacré à la journaliste communarde amie de Jules Vallès. De ce romancier fécond, auteur notamment du Tour de ville, Demain l’été et La Grande Vie, nous republions dans notre rubrique « D’hier à demain » le texte qu’il consacra dans la revue Europe à Fibrilles, le 3e tome de « La Règle du jeu » de Michel Leiris (1966).