n° 936 – Paul Verlaine – avril 2007

18,50 TTC

Qu’il existe un mythe de Verlaine comme il existe un mythe de Rimbaud ne fait pas de doute — quel auteur important n’a pas sa légende dorée ou noire, souriante ou grimaçante, tricotée avec des vérités et des demi-vérités ? L’image que l’on se fait aujourd’hui de Verlaine est inséparable de sa vieillesse, de sa misère, de son alcoolisme, de son homosexualité. La déchéance de son art témoignerait d’une perte d’inspiration : le jaillissement se tarirait, ce qui avait pu l’alimenter (l’alcool, la débauche…) finissant par punir le poète par où il avait péché. À force de lectures psychologisantes, on a oublié le travail du poète, son rapport d’adaptation rusée mais aussi de contestation face à la poésie et à la société de son époque. On a entretenu le portrait d’un poète dépressif et rêveur, feuille d’automne ballottée par les vents, inconsistant mais capable d’enregistrer les émotions les plus délicates, les sensations évanescentes, jusqu’à ce que le mécanisme corporel ne se détraque à force d’excès. Il est temps de relire Verlaine, de le redécouvrir sous d’autres éclairages. Ce numéro d’Europe s’engage résolument dans cette voie.

S o m m a i r e – P r é f a c e

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