n° 882 – Gustave Roud – octobre 2002

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Gustave Roud (1897-1976) est l’un des grands noms de la littérature suisse romande au XXe siècle. Écrivain solitaire, il passa toute sa vie dans le Haut Jorat, un pays de collines douces évoqué dans les proses somptueuses du Petit Traité de la marche en plaine ou de l’Essai pour un paradis. Poète nomade dans une vie sédentaire, Roud a relié, par son amour des routes et sa culture à la fois romantique et classique, des mondes antinomiques : les sensibilités germanique et latine, les brumes et la lumière, l’obscurité de l’invisible et la clarté du monde tangible. De famille paysanne, mais lui-même universitaire et intellectuel, en constant décalage avec son milieu, il va chercher par la poésie à rassembler ces deux parts de lui-même, invoquant dans une même prose le proche et le lointain, l’ici et l’ailleurs, le charnel et le spirituel. À travers sa passion paysanne et par la grâce d’une voix douloureusement et merveilleusement conductrice, conquise sur les larmes, Roud n’a pas seulement sauvé un monde dans l’arche de ses proses. Il relance en nous le désir d’un lieu plus proche de la vérité de nos besoins, l’espoir d’inventer de nouveaux liens. Il esquisse, le cœur navré mais avec encore un sourire de confiance, les contours d’une réalité plus large. Il appartient au rare nombre de ces poètes qui tracent, en se brûlant au temps fini, l’espace partageable d’une parole. Son appel bouleversant n’a pas fini de résonner.

S O M M A I R E – P R É F A C E

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